Avec le Nouvel An vient le temps des traditionnelles « bonnes résolutions ». Entre se mettre à la diète, au sport, s’inscrire à un cours de yoga, méditer et changer de job… la liste des bonnes résolutions est aussi longue que la liste de cadeaux au Père Noël. Il y a celles qui reviennent chaque année comme les marronniers de la presse, celles dont on croyait s’être débarrassé mais dont on ne peut que constater qu’il n’en est rien, et les petites nouvelles qui pointent leur nez pour la première fois. Et sans doute que comme 88% des français, chacune et chacun d’entre vous a également pris ses bonnes résolutions.
Des résolutions doublement paradoxales
Nos bonnes résolutions concernent ce que nous voulons faire et que nous avons du mal à faire ou, à l’inverse, ce que nous voudrions ne pas (ou plus) faire, et que nous continuons à faire. Or, elles sont, par essence, doublement paradoxales : alors qu’elles sont censées nous faire du bien (d’où le fait qu’on les appelle bonnes), nous ne les appliquons que très rarement, les laissant à leur état de simples résolutions. C’est là le premier paradoxe.
Le second, c’est qu’alors même que nous les retenons parmi tant d’autres possibles comme étant les plus importantes et devant donc absolument être réalisées, elles ne parviennent pas à dépasser le stade des résolutions, un peu comme une chenille qui serait, par essence, condamnée à ne jamais devenir papillon… Pourtant, Jules Romain disait d’elles « Les bonnes résolutions ne gagnent pas à être différées« .
Pourquoi les bonnes résolutions sont-elles si difficiles à tenir ?
Les bonnes résolutions sont difficiles à tenir précisément parce qu’elles visent un objectif considéré comme important mais surtout difficile à atteindre. Et c’est pour cela que nous en faisons une bonne résolution. Le fait de décider de s’y attaquer étant fixé comme objectif de l’année revient, de fait, à lui conférer une sorte de solennité, interdisant de facto d’y renoncer ou d’échouer. Pourtant, Alexandre Dumas disait d’elles « qu’elles sont comme les anguilles, on les prend aisément. Le diable est de les tenir ».
Alors, quels moyens pour tenir ses bonnes résolutions ?
Comment diable, en effet, arriver à les tenir et transformer les résolutions en réalisations ? S’il n’y a pas de recette miracle, il y a néanmoins des actions et comportements vertueux qui permettent de passer de la résolution à l’action.
La première clé de la réussite est sans doute de savoir choisir… la bonne résolution ! Inutile de croire que vous pourrez tenir toutes vos résolutions. Mieux vaut vous concentrer sur une seule et solide résolution et la mener à bout. Cela peut paraître évident, mais l’expérience prouve que choisir entre ses bonnes résolutions tourne parfois au casse-tête. Lorsque vous avez identifié la résolution que vous avez décidé de tenir, interrogez-vous sur la motivation profonde de cette résolution.
Prenons comme exemple la tendance actuelle chez les avocats de se mettre au yoga ou à la méditation de pleine conscience (MBSR). Décider de pratiquer ces activités peut être un moyen de compenser une surcharge de travail ou de pression sans vraiment s’interroger sur son mode de vie et ses priorités. Un cautère sur une jambe de bois, très différente de la résolution qui consisterait à pratiquer ces disciplines parce qu’elles correspondent à une hygiène de vie. Assurez-vous également que cette résolution est réellement la vôtre et non une attente de votre entourage…
La deuxième clé : la précision. La résolution doit être précise et comporter des objectifs et des étapes précis. Décider de se mettre au sport est l’exemple type de la bonne résolution qui n’a aucune chance d’aboutir. Il faut commencer par choisir quel sport (idéalement un sport qui vous motive), le nombre de séances, la durée de chaque séance et l’objectif désiré, séance par séance. Inutile de prévoir de faire le prochain marathon si on n’a jamais couru… Les étapes, surtout les premières, doivent être claires et facilement atteignables : acheter des chaussures de jogging, ou déterminer le premier jour de course et la durée de la séance, par exemple. Si votre résolution implique un déplacement, optez pour la solution la plus proche de chez vous ou de votre lieu de travail, sinon les transports auront vite raison de votre résolution.
La quatrième clé : apprendre de ses échecs. « La réussite est une succession d’échecs » disait Winston Churchill. Ne l’oubliez pas, l’échec n’est jamais définitif. La nature a, en effet, retenu comme processus de sélection naturelle le processus d’essai-erreur. La vie n’est qu’une succession d’essais et d’erreurs. En acceptant les échecs, vous accepterez que vous puissiez perdre une bataille sans perdre la guerre.La troisième clé : ne pas baisser les bras ! Vous avez repris une cigarette lors d’un apéro, vous avez manqué un entraînement, vous n’avez pas pris une soirée pour vous ou vous n’êtes pas allé au cinéma depuis une semaine comme vous vous l’étiez pourtant promis ? Ce n’est pas grave. Surtout, ne baissez pas les bras ! Ce n’est pas parce que vous avez « raté une marche » que vous devez arrêter de monter l’escalier ! Il vous suffit juste de continuer à monter les marches.
La cinquième et dernière clé se résume à : soyez indulgent et patient avec vous-même ! La satisfaction de vous voir progresser et la conscience d’y parvenir sont la garantie d’y arriver. Patience et indulgence sont les deux vertus pour parvenir à tenir sa bonne résolution.
N’oubliez pas que vous vous êtes lancé un sacré défi et que l’atteindre n’est pas aisé. Vous vous devez donc la même indulgence et la même patience que l’enfant qui apprend à marcher. Pensez qu’il tombe environ 1000 fois avant de parvenir à marcher ! Alors, de même que Rome ne s’est pas construite en un seul jour, de même votre résolution a besoin de temps pour se réaliser et s’enraciner. On n’arrête pas de fumer facilement, et il a fallu presque 10 ans à l’auteur de ces lignes pour que disparaisse toute envie de cigarette après avoir arrêté de fumer. Alors, choisissons vite notre bonne résolution, mettons la en œuvre et faisons en sorte que l’An prochain, elle ne puisse plus en être une…
Rendez-vous l’année prochaine !
William Cargill – Deinceps
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