Ça sert à quoi le coaching en fait ?
On m’a souvent posé cette question depuis que je suis coach.
Pour les avocats, il ne semble pas naturel de penser à se faire coacher.
Cela révèle souvent une méconnaissance de ce que pourrait leur apporter du coaching au niveau professionnel et de ce qu’est réellement le coaching.
En toute honnêteté avant de me former au coaching, ce terme était assez vague aussi.
A part le coach sportif dont je comprenais bien le rôle, le reste était assez flou…
De plus, il me semble que tout est fait dans la profession d’avocat pour laisser penser que l’avocat/e aurait toutes les compétences de façon innée (en tout cas, il doit faire en sorte de les avoir, comment ? ça on ne se pose pas la question …)
Or force est de constater que l’avocat(e) version 2023 doit faire face à beaucoup de challenges que ne connaissait sûrement pas l’avocat(e) version 1990 par exemple.
En d’autres termes, il faut vivre avec son temps et surtout avec les moyens de son temps.
Quels sont les enjeux aujourd’hui pour les avocats
Les avocats doivent faire face à de nouveaux défis :
- leur formation juridique exclusive n’est pas assez adaptée au monde du travail,
- la multiplication exponentielle des réformes juridiques,
- les difficultés managériales en l’absence de formation,
- la méconnaissance des soft skills, ce qui regroupent les compétences humaines et comportementales, le plus souvent acquises en dehors de la sphère scolaire ou universitaire.
Le magazine Forbes[1] listait 15 soft skills à maîtriser en entreprise (et donc en cabinet), parmi lesquelles :
- La résolution de problèmes,
- La confiance,
- L’intelligence émotionnelle,
- L’empathie,
- La communication,
- La gestion du temps,
- La gestion du stress,
- La créativité,
- L’esprit d’entreprendre,
- La souffrance au travail et l’envie de reconversion,
- La place des femmes,
- La quête de sens et l’équilibre vie personnelle/professionnelle…
Le coaching ne va pas aider l’avocat à performer dans ses connaissances juridiques et d’expert du droit.
Le coach va l’accompagner dans tous les autres domaines précités qui ne sont pas enseignés à la fac de droit ni même à l’école d’avocat.
[1] Article sur www.forbes.fr du 1er décembre 2022 « Les 15 soft skills à maîtriser en entreprise »
Pour quels avocats ?
Un accompagnement peut être très pertinent auprès des avocats exerçant à différents niveaux :
- avocat junior : pour appréhender les enjeux des premiers pas dans le métier,
- collaborateur senior/counsel : pour accompagner le passage à l’association,
- nouvel associé : pour endosser une nouvelle posture et développer sa clientèle,
- managing partner : pour être à l’aise avec la responsabilité de créer l’alliance et la confiance dans tout le cabinet,
- avocat indépendant : pour savoir gérer les compétences d’un chef d’entreprise,
- avocat fondateur : pour gérer la transmission du cabinet et inventer la suite.
Mais aussi à différents moments, l’avocat peut avoir besoin de coaching et de bilan de compétence :
- pour gérer le relationnel avec son associé, gérer son temps, gérer le stress, la relation clients
- évolution professionnelle : middle, senior, counsel et association.
- coaching pour management d’un stagiaire, collaborateur.
- formation proposée pour la facturation, le développement de sa clientèle, le management etc…
- bilan de compétence/coaching d’orientation : point sur ce que la personne a développé à ce stade et réflexion approfondie sur ce qu’elle souhaite pour la suite.
- avocat souhaitant rejoindre le monde de l’entreprise : savoir se vendre et rassurer l’entreprise sur le côté opérationnel de l’avocat.
Un moment privilégié pour soi
L’avocature est une profession où l’avocat est souvent seul et doit gérer des situations stressantes.
Il manque de temps pour réfléchir à lui et à son avenir en profondeur.
Les femmes quittent souvent assez tôt la profession pour rejoindre l’entreprise et les avantages du salariat pour l’équilibre vie familiale/professionnelle. Le gain pour l’avocat coaché est notamment de ne pas prendre de décision radicale sans avoir pris le temps de faire le point sur sa situation et sur ses souhaits et de l’aider à identifier ce qu’il serait possible de modifier dans l’exercice de sa profession.
Il existe donc des situations de souffrance et de mal-être chez les avocats, qui subissent ces situations. Contrairement aux entreprises, l’avocat n’a pas forcément de personnes ou de lieu pour en parler.
DEINCEPS propose de répondre à ces besoins et de proposer des bilans de compétences et du coaching aux avocats pour leur permettre de prendre du temps pour eux afin de gérer leur carrière et leur donner la possibilité de réaliser leurs projets.
Des résultats et pas du bla bla bla
L’idée quelquefois répandue serait que le coaching ne serait finalement qu’une conversation ou série de conversations qui ne donneraient pas beaucoup de résultats concrets. Il est vrai que contrairement au conseil/consulting qui a précisément pour objet de donner des conseils à son client, le coach s’interdit de dire à son coaché ce qu’il doit faire.
C’est précisément à l’opposé de la philosophie du coaching.
Pour autant le coaching étant encadré par un contrat dans lequel des objectifs sont déterminés avec le coaché au départ et des indicateurs de réussite, à l’issue de la séance de coaching le coaché doit être en mesure de vérifier si l’objectif a bien été atteint.
Le coaching donne donc bien des résultats.
La durée relativement courte et la fréquence des séances de coaching sont propices à faire cheminer le coaché, c’est-à-dire de l’amener pendant les séances et à continuer en dehors des séances à avoir un regard différent sur sa situation de façon à ce qu’il trouve ses propres solutions puisque c’est lui seul en réalité qui a les clés !
Séverine Charbonnel